La fuite ...
- Vincent Heldenbergh
- 23 juil. 2015
- 2 min de lecture
La fuite comme amie pour libérer l’esprit, lumière
Il a marché pour épuiser le cœur. De peur d’aller à l’affrontement, d’ouvrir le dialogue. La fuite est son remède.
Des fleuves et leurs canaux, l’eau ne cesse de couler, pour au loin, rejoindre le Nord. La fuite comme point de repère. Il a perdu le Nord. C’est un abandon, une course vers nulle part. Il est en recherche. Smirnoff n’a pas aidé. Maison Johanes Bouée, Richaumont, Les Vignardises, engloutis pour assommer l’esprit. La fuite. Il cherche dans sa mémoire. Le moyen n’est pas neuf. Lors de tempête, qui n’était que faible orage, combien de kilomètres parcourus pour se libérer la tête, chercher l’oubli et l’abandon. Combien de bouteilles retrouvées sans bouchon, sans même les larmes d’un bonheur souhaité ?
Puis, sur ce chemin de halage, un cycliste chante. Ce cycliste guide des passereaux imaginaires. Michel Delpech doit être ravi. Il n’est pas mort.
Il est mené vers une fresque oubliée. Fronton, linteau enrubanné, tendu d’un filet, non pour restaurer l’histoire, mais pour en éviter la chute. La fuite comme unique ressource. Il rejoint la ville par les chemins des maisons. Dans sa tête, oubliées les causes de cette marche en avant. L’eau, d’une bouteille emportée, perle dans son dos, comme si toutes les pensées malsaines et tristes sourdaient enfin de son corps. La fuite pour libérer l’esprit.
Toutes ces maisons vides, brûlées, à rénover, mise à l’encan ; le projet d’un renouveau affiché, mais pas encore commencé. 2015 ne sera pas long assez. Il a aussi, soudain, de retour à l’esprit, ces projets qui ressurgissent.
Il tire sa porte. Elle grince. Tout est fini. La fuite ne lui a rien appris.
Herstal, 21 juillet 2015

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