Tic-tac ... boum
- Vincent Heldenbergh
- 31 mars 2023
- 2 min de lecture
Tic-tac et le bruit
Au chemin de son horloge
Encore y grandir
Tic-tac, tic-tac,
D’un liquide amniotique, fruit de deux cellules
Plouf, je suis né au monde. La grande horloge tourne.
Tic-tac, tic tac,
J’ai déjà grandi et pour éviter l’ennui, j’évite les détails.
J’ai six ans, Orelsan ne chante pas encore dans ma mémoire,
Souvenirs en réduction, en bruine délétère murmure le poète, souvenirs de vacances, écorchures des culottes courtes
Tic-tac, tic-tac,
J’ai douze ans, la grande école.
Je me bats dans la cour, je me bats pour sauver mon frère. J’en ramasse une. Tant pis.
Il y aura toujours un grand, ce supérieur, qui viendra te frapper.
Tic-tac, tac-tic,
L’appel au drapeau. Pas que de bons souvenirs
La grande muette se construit à l’image de sa société, des tranches et des tronches.
Tic-tac, tic-tac,
L’autre et la différence. Presque la fin de la grande muette et la découverte de l’amour, l’unique, celui d’une vie.
Tic-tac, tic-tac,
Vite, à l’oubliette les détails, à l’essentiel. Plic, ploc et plouf, plouf. Deux beaux bébés. La joie d’être parents. L’amour à quatre partagé.
Tic-tac, tic-tac,
Un départ si soudain, une date anniversaire, un trou, un vide sidéral. L’horloger n’est pas inspiré.
Tic-tac, tic-tac,
Il faut survivre. Lâcher prise et lâcher les oiseaux. Construire sa solitude. Dans un souffle de vent, dans une respiration, dans une presque inspiration, passer d’une maladie importée de Chine à des souffrances, des toux rauques et bénignes ou seule l’angoisse de mourir trop vite te conserve encore un peu à la vie. Il reste tant à nettoyer.
Tic-tac, tic-tac,
La vieillesse s’installe, quelqu’un chantait l’horloge du salon. Vieillard assoupi dans son relax électrique rêvant aux rêves inaccessibles, aux Marquises ou marquise, au travers d’une lucarne qui s’agite en déraison.
Et puis à demain, l’heure a changé ; la jeunesse et le temps au présent inspirent. Il y a tiktok. Merci encore la Chine. Je tire à deux mains, sur les poids et le balancier se relance, il oscille de nouveau, à toute vitesse, il alterne, seconde et minute, une course à la vie, et au diable « cette pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, qui dit : « je vous attends ».
L’horloger attendra.
*spéciale dédicaces à Orelsan "La quête" et au grand Jacques BREL
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