Toboggan de ma vie !
- Vincent Heldenbergh
- 24 juil. 2016
- 2 min de lecture

À l'ombre du désert allant cacher ses pas, D'un monde dédaigné secouant la poussière, Efface, encor vivant, ses traces sur la terre, Et, dans la solitude enfin enseveli, Se nourrit d'espérance et s'abreuve
d'oubli !
(Lamartine)
Abasourdi, envoûte, la vie toboggan.
Elle court à toute vitesse.
Du ventre de ma mère, j'ai glissé.
Accueilli, entouré,
sans presqu'aucun souci,
jaune d'or,
j'ai grandi, poussé.
Famille endormie.
J'ai voulu grimper au plus haut toboggan.
Mais protectrices, les mains ne sont plus.
Plus de soutien, reste l'audace.
Ma vie toboggan, qui grimpe, qui vire et qui descend.
Plus haut, plus haut, plut haut …
et plus dure sera la chute.
Groggy, je suis comme dans ce tube trop étroit.
Lumineux, au départ. Rempli de promesses,
de chemins et de joies à traverser.
Feu vert activé, je me lance.
Aussitôt recouvert d'eau froide,
qui me fouette le visage. Glaçante.
Je suffoque.
Où trouver l'air ? Après la première courbe ?
Je chute, je file. Rien n'est maîtrisé.
Le froid, l'angoisse me glacent le sang.
Ni l'adrénaline, ni la peur ne viennent
me réchauffer. Je glisse, je cours, je roule vers ma perte.
Personne pour m'accueillir. Personne pour me soutenir.
Me sauver ! Je glisse. Sur cette paroi, trop lisse.
Et je pleure.
Pas de chagrin !
Je pleure sur moi.
Sur mon chemin.
L'eau maintenant m'a lessivé et lavé.
En fin de course, le soleil, séché et noirci.
Priez Dieu que tous nous veuille absoudre.
Solitude solution.
Je suis à bout et au bout.
Dans cette chute infernale, j'y perds peau et vie.
L'arrivée n'est jamais qu'un grand plouf !
Sans une onde de plaisir.
Toboggan de ma vie, combien de fois dois-je te gravir ?
Je balance, je suis las.
Envoûté, sans force. La tête chavirée. Trop vite.
Bourdonnements, étoiles. S'arrêter. Reprendre son souffle.
Je respire. Oppressé. J'ai besoin d'air, d'agir,
grimper, sauter ou dormir, dormir.
Toboggan de ma vie.
Tu es pourtant soleil,
déroutant ce vol de bourdon.
Toboggan tu es aussi gris,
comme le sommeil de mes nuits.
Toboggan de ma vie,
entouré de lierres, envahissant,
qui grimpent, le trouble, le flou,
prennent trop de place.
M'étouffent. M’essoufflent de nouveau.
M'empêchent de sauter, me retiennent,
Je veux me libérer.
Besoin de décompresser, à la recherche du
second souffle.
Arracher ces lierres, ulcères
qui poussent à la seconde.
Une marche, une deuxième,
avec moi. Avec toi, je grimpe,
Toboggan de ma vie.
Je glisse.
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